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Description courte
Des logiciels capables d’analyser les images de vidéosurveillance sont déjà utilisés dans plusieurs villes françaises, souvent à l’insu de leurs habitants. Les entreprises réclament plus de souplesse pour faciliter le travail des forces de l’ordre et des pompiers, mais des critiques y voient une porte d’entrée vers des technologies controversées.
Extraits choisis
Combien de caméras dans les rues en France alimentent des systèmes de VSA ? Quelles villes sont concernées, quels logiciels utilisés ? Difficile, voire impossible, de le savoir. « Il y a une énorme opacité », dénonce Noémie Levain, chargée d’analyses juridiques pour l’association La Quadrature du net, qui regrette « une volonté de transparence inexistante ».
D’autres usages de la VSA, n’impliquant pas de reconnaître des visages, sont en revanche autorisés. « Si on cherche un individu qui porte un pull rouge, ou une certaine voiture, on peut écrire une description du pull ou de la voiture dans le logiciel, et celui-ci va isoler les images qui correspondent », explique Romain Amaro, élu municipal aux Pennes-Mirabeau (Bouches-du-Rhône), où BriefCam est utilisé selon un document de la municipalité. La vidéoverbalisation est également autorisée, pour une liste précise d’infractions. En revanche, la Cnil l’a dit clairement en 2022 : utiliser des caméras pour détecter automatiquement des « situations laissant présumer une infraction » ou des événements « anormaux » est « interdit en l’état du droit ».
D’autres communes sont-elles en infraction ? Difficile à dire, car « les villes ne communiquent pas forcément sur ces systèmes de peur que la Cnil leur tombe dessus »
L’entreprise affirme qu’elle ne vend pas un dispositif de vidéoprotection, mais des appareils photo à déclenchement automatique.
L’expérimentation de la VSA en temps réel dans le cadre des Jeux de Paris, pour détecter des bagages abandonnés ou des mouvements de foule par exemple, a donné des résultats mitigés.
Auteur⋅es
Luc Chagnon
Date de publication
2025-11-24